Mauvezin
RENÉ ESCOULA
Sonnet du recueilQuauquasEslosdedmiéCazau
(Quelques fleurs de ma Maison), recueil primé aux Jeux Floraux de 1930.
En plein soleil, au-dessus d’une hêtraie,
Le château de Fébus à demi revêtu de lierre,
Avec l’aigrette carrée de son donjon central,
Dresse sur le coteau sa couronne de pierre.
Bien loin il n’y avait hibou aussi sauvage,
À coups de hache, à coups de fronde,
Avides de combats, Anglais, puis Huguenot
Y vidèrent jadis d’infernales querelles.
Aujourd'hui, enfin, Mauvezin s'est assagi.
Sur les murailles du sommet, le sang a séché,
et dans les champs de la base les maïs ont feuillé.
Et l'on n'y entend plus, au long de la vesprée,
avec la chanson du vent dans l'herbe ébouriffée,
que le piu-piu d'un chardonneret quelque part bien caché.