La revue en ligne

LA BATAILLE

MARCEL ABBADIE

JOAN-MIQUÈU DORDEINS

BENOIT LARRADET

 

Il s’en voyait au bois du Bâtard le Mandragot, un gros chat au poil argenté. Les hommes lui courraient tout le temps après parce qu’il se disait qu’il avait le pouvoir de rendre riches ceux qui l’attrapaient. Vêtus d’habits sombres et armés de filets de gladiateurs, ils le poursuivaient de nuit comme de jour avec de terribles cris de guerre.

Il passait son temps à se cacher. Mais le pauvre attrapait le vertige à force de monter sur les arbres, il s’égratignait dans les ronces des fourrés, il devenait claustrophobe à s’enfermer dans l’obscurité d’un trou. Tout seul, il ne rien faire de plus.

Un jour, il en eut assez. Il chercha de l’aide et il pensa aux Marmuques, ces fantômes, ces ombres de la nuit qui volètent par les bois.

Il alla les voir où elles ont leur maison : les magnolias de la place Gramont. Ça tombait bien, les Marmuques étaient en révolte contre les hommes qui voulaient abattre les arbres. Vêtues de cuir noir, casque sur la tête, masque antilacrymogène sur le nez, elles étaient prêtes au combat.

En voyant cela, le Mandragot eut peur de la dimension que prenait l’affaire, il alla au lieu de rendez-vous, au bois du Bâtard. Quand ils arrivèrent sur le champ de bataille, les hommes et les Marmuques, le Mandragot avait préparé l’affrontement en posant sur la table un tapis et des cartes à jouer pour une partie de bataille.

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