Vita vitanta
Nous le savons, Michel Camelat (1871-1962) est un écrivain, un auteur qui possède le génie de l'écriture. Bien sûr, ses récits de vie quotidienne (vita vitanta) sont des témoignages de morceaux de vie d'un coin de montagne, Arrens en Lavedan, où il est resté presque tout le temps. Mais la façon de conter est fine, délicate ; la narration simple et le style clair, élégant. Il se garde de juger les personnages, décrivant les situations avec une vraie sobriété et, finalement, une grande noblesse. Camelat est discret, modeste, tout en étant un maitre écrivain. Sa langue reste un exemple.
Jean Salles-Loustau, qui fit en 1991 une thèse remarquée sur Michel Camelat, nous a préparé une version complète et bilingue, de cinquante récits, traduits donc en français (seul le tome 1 est sorti). Parfois, les thèmes paraissent vieillots, passés de mode. Ainsi, pourtant, nous pouvons cheminer auprès de nos aïeux, aller à la rencontre de nos racines et même, apprécier notre langue. Et comme Italo Calvino nous le dit dans Perché leggere i classici [Perquoi lire les classiques] : Un classico è un libro che non ha mai finito di dire quel che ha da dire. [Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu'il a à dire.]